Des ombres, résidence de création 2022/2023 organisée par la Ville de Mérignac.
L’éclairage artificiel du monde représente aujourd’hui un dixième de l’ensemble de notre consommation énergétique, or seule une infime fraction de cette lumière nous est utile. A l’instar de l’exploitation forestière, des polluants, de l’agriculture intensive, du changement climatique ou de l’urbanisation, la lumière de nos lampadaires, de nos vitrines de magasins ou de nos voitures perturbe gravement nos écosystèmes mais aussi notre santé tout en nous privant du spectacle de la Voie lactée que seule 1 personne sur 5 en Europe peut voir de chez elle.
La nuit a une grande affinité avec le songe, la vision, la veille et l’introspection. C’est un phénomène de la nature des plus importants. Ce contact avec la nature, permis par la nuit noire, est constitutif de l’être, forge les questionnements propres à l’humain, mais aussi nourrit ses peurs et son imagination dès le plus jeune âge. La nuit opère d’innombrables métamorphoses et créée une perception altérée, presqu’abstraite du paysage, une épure. C’est aussi l’univers intérieur du regardeur que la nuit tutoie, notre propre nuit intérieure avec ses rêves, ses craintes et ses émerveillements. La nuit ce n’est pas simplement le noir, c’est une chose qui nous transforme et qui transforme notre façon d’agir et de percevoir et qui remet en cause nos acquis culturels en plus de notre perception visuelle. La nuit est un temps de la nature, elle n’est pas l’inverse du jour. Il semble que l’activité de l’homme mette fin au règne de l’obscurité durant la nuit, on peut penser que bien souvent le territoire est asphyxié par la lumière. En plus du gaspillage d’électricité, cette augmentation de lumière artificielle saisit à la fois les aspects socioculturels (accessibilité au ciel étoilé), écologiques (espèces et systèmes affectés par la lumière artificielle) et sanitaires (perturbations des rythmes circadiens et hormonaux, etc.) de nos sociétés.
La vision scotopique a-t-elle encore droit de cité dans notre société de la surexposition ? Pouvons-nous encore revendiquer l’obscurité comme nécessaire à nos vies ? Et pour aller plus en avant, peut-on voir dans cette volonté de toujours trop éclairer une emprise insidieuse sur ce qui résiste ? Nous ne vivons plus dans « les temps obscurs » mais dans un temps où tout doit être rutilant et lumineux.
L’obscurité serait-elle un des derniers contre-pouvoirs « naturels » face aux puissantes lumières du pouvoir et de ses médias ? Ce qui ne peut s’expliquer dans la nuit, ce qu’elle fait résonner en nous, serait donc une des dernières séditions face à un quotidien toujours plus contrôlé et rationalisé.
Mon travail est une recherche plastique sur la disparition de la nuit dans notre pays.
Les images présentées ont été réalisées de nuit dans les parcs de la ville de Mérignac durant la nuit. La seule source lumineuse utilisée est le rayonnement des éclairages urbains rendu visible par les temps d’expositions utilisés. Ce travail a été réalisé durant l’automne/hiver 2022/2023 en résidence de création à Mérignac.
Mon projet allie un questionnement environnemental à un questionnement plastique et se situe sur une aire de dialogues et de rencontres entre la science et l’art. Il s’agit aussi de déterritorialiser une question écologique aussi importante que la pollution lumineuse en l’emmenant sur le terrain de la création artistique. Ce travail soulève aussi un paradoxe : la création d’images grandement esthétiques grâce à l’utilisation de lumières générées par l’activité humaine industrielle si nocives à notre environnement et à nos vies.
Les heures que nous vivons rendent obligatoire une nécessaire adaptation de nos habitudes de vie et donc de nos façons de regarder.
La nuit a une grande affinité avec le songe, la vision, la veille et l’introspection. C’est un phénomène de la nature des plus importants. Ce contact avec la nature, permis par la nuit noire, est constitutif de l’être, forge les questionnements propres à l’humain, mais aussi nourrit ses peurs et son imagination dès le plus jeune âge. La nuit opère d’innombrables métamorphoses et créée une perception altérée, presqu’abstraite du paysage, une épure. C’est aussi l’univers intérieur du regardeur que la nuit tutoie, notre propre nuit intérieure avec ses rêves, ses craintes et ses émerveillements. La nuit ce n’est pas simplement le noir, c’est une chose qui nous transforme et qui transforme notre façon d’agir et de percevoir et qui remet en cause nos acquis culturels en plus de notre perception visuelle. La nuit est un temps de la nature, elle n’est pas l’inverse du jour. Il semble que l’activité de l’homme mette fin au règne de l’obscurité durant la nuit, on peut penser que bien souvent le territoire est asphyxié par la lumière. En plus du gaspillage d’électricité, cette augmentation de lumière artificielle saisit à la fois les aspects socioculturels (accessibilité au ciel étoilé), écologiques (espèces et systèmes affectés par la lumière artificielle) et sanitaires (perturbations des rythmes circadiens et hormonaux, etc.) de nos sociétés.
La vision scotopique a-t-elle encore droit de cité dans notre société de la surexposition ? Pouvons-nous encore revendiquer l’obscurité comme nécessaire à nos vies ? Et pour aller plus en avant, peut-on voir dans cette volonté de toujours trop éclairer une emprise insidieuse sur ce qui résiste ? Nous ne vivons plus dans « les temps obscurs » mais dans un temps où tout doit être rutilant et lumineux.
L’obscurité serait-elle un des derniers contre-pouvoirs « naturels » face aux puissantes lumières du pouvoir et de ses médias ? Ce qui ne peut s’expliquer dans la nuit, ce qu’elle fait résonner en nous, serait donc une des dernières séditions face à un quotidien toujours plus contrôlé et rationalisé.
Mon travail est une recherche plastique sur la disparition de la nuit dans notre pays.
Les images présentées ont été réalisées de nuit dans les parcs de la ville de Mérignac durant la nuit. La seule source lumineuse utilisée est le rayonnement des éclairages urbains rendu visible par les temps d’expositions utilisés. Ce travail a été réalisé durant l’automne/hiver 2022/2023 en résidence de création à Mérignac.
Mon projet allie un questionnement environnemental à un questionnement plastique et se situe sur une aire de dialogues et de rencontres entre la science et l’art. Il s’agit aussi de déterritorialiser une question écologique aussi importante que la pollution lumineuse en l’emmenant sur le terrain de la création artistique. Ce travail soulève aussi un paradoxe : la création d’images grandement esthétiques grâce à l’utilisation de lumières générées par l’activité humaine industrielle si nocives à notre environnement et à nos vies.
Les heures que nous vivons rendent obligatoire une nécessaire adaptation de nos habitudes de vie et donc de nos façons de regarder.